|

L’héritage invisible : Comment les traumatismes transgénérationnels ont façonné mon identité

« J’ai toujours eu l’impression d’être un étranger dans ma propre vie. Un sentiment diffus d’anonymat, de ne pas avoir ma place, comme si j’étais un échec prédestiné. Longtemps, j’ai attribué ces sensations à mes expériences personnelles : les relations toxiques, le sentiment d’être rejeté malgré mon désir d’aider, l’impression constante d’être annulé, nié dans mon existence. Mais en creusant plus profondément, j’ai découvert une vérité bouleversante : je portais le poids d’un héritage invisible, celui des traumatismes transgénérationnels. »

Le sentiment d’injustice et de rejet :

« Dans ma vie, tant personnelle que professionnelle, je m’investis pleinement. Pourtant, ce dévouement se retourne souvent contre moi. J’ai vécu des trahisons, des tentatives d’éviction, des médisances. Un sentiment de jalousie inexplicable me poursuit, alors que mon intention est toujours d’aider et de donner. Cette incompréhension face au rejet constant a longtemps été une source de souffrance et d’interrogation. Pourquoi ce cycle incessant de déception et de perte de temps ? »

La sensation d’être nié et séquestré :

« J’avais l’impression d’être constamment annulé dans mes désirs, séquestré dans une existence qui ne m’appartenait pas. Mes choix étaient ignorés, mes droits bafoués. Dès que j’osais affirmer ma volonté, je me heurtais à un mur. C’était comme si mon existence même dérangeait. »

Les révélations d’une thérapie :

« Une thérapie a mis en lumière des liens profonds avec mon histoire familiale. On m’a parlé de jalousie et d’attachement ancrés au niveau cellulaire, d’une mémoire d’anonymat qui m’empêchait de savoir qui j’étais vraiment. J’avais la croyance, inscrite dans mon corps, d’être un anonyme, presque un adopté. On m’a encouragé à intégrer une dimension spirituelle à ma pratique thérapeutique. »

Le message du corps :

la dévalorisation et l’échec : « Mon corps exprimait une profonde dévalorisation, une blessure d’être l’artisan d’un paradis perdu. Ce sentiment d’échec attirait des personnes qui reproduisaient ce schéma de rejet. Cette mémoire d’échec, transmise par la lignée maternelle, m’interdisait d’accomplir ce que j’aimais, me piégeant entre l’interdit et le besoin irrépressible d’agir. J’avais la conviction de ne pas avoir ma place sur Terre, d’être moi-même un échec. »

L’empreinte fœtale et le rejet paternel :

« Cette mémoire d’échec remonte à ma conception, au huitième mois de grossesse, où j’ai ressenti le désir et le non-désir de ma présence. Une empreinte fœtale, non pas directement liée à ma mère, mais à un événement extérieur qu’elle a vécu. Ce sentiment ambigu a été renforcé par l’attitude de mon père, qui m’a rejeté. Cet événement a profondément affecté ma colonne vertébrale et mes ischions, symbolisant une atteinte à l’assise même de ma personnalité. »

l’histoire de ma famille :

« La clé de cette énigme s’est révélée lors d’une conversation avec ma mère. J’ai appris que j’étais le deuxième d’une fratrie de dix enfants, dont deux décédés en bas âge. Mais surtout, j’ai découvert le contexte traumatique dans lequel ma mère a vécu ses grossesses : la guerre d’Algérie, la peur constante des bombardements, les violences conjugales infligées par mon père. Elle a vécu la peur au ventre, littéralement, pendant toutes ses grossesses. Un contexte de guerre et de violence qui a profondément marqué son être et, par conséquent, le mien. »

Ma naissance :

un symbole de résilience : « Même ma naissance fut marquée par ce contexte : en plein couvre-feu, des militaires ont dû aller chercher la sage-femme pour m’aider à venir au monde. Je suis né sous le regard des soldats, un symbole poignant de la résilience face à l’adversité. »

« Comprendre cet héritage transgénérationnel a été une étape cruciale de ma guérison. Cela m’a permis de donner un sens à mes souffrances et de me libérer des schémas répétitifs. Ce témoignage, je le partage pour toutes celles et ceux qui se sentent porteurs d’un fardeau invisible. Il est possible de se libérer du poids du passé et de construire une vie pleine de sens et d’épanouissement. »